« Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent (Psaume 84, 11)
Il ne peut y avoir de paix sans justice. Dans un article paru dans la revue protestante Réforme, Antoine Nouis, directeur, invite à faire la distinction entre la pax romana et le shalom biblique. Il dit que « La première était une paix qui s’appuyait sur la puissance incontestée des Romains ». Certaines guerres étaient nécessaires, mais elles se déroulaient à la périphérie. Lorsque les peuples étaient soumis, Rome collaborait avec les classes supérieures autochtones pour imposer la loi de l’Empire. Cette paix favorisait le commerce qui se faisait au profit des élites. Cette conception de la paix n’est pas celle de l’Évangile précise l’auteur. Lorsque Jésus dit à ses disciples : « Je vous laisse la paix », il prend soin de préciser que « je ne vous la donne pas comme le monde la donne » (Jn 14, 27). La paix dont parlent les Évangiles s’inscrit dans le shalom biblique, indissociable de la justice. Alors que la paix romaine repose sur la domination, les prophètes d’Israël affirment que la paix ne saurait venir tant que régnerait l’injustice parmi le peuple. Le shalom induit un minimum de bien-être matériel et la prospérité qui consiste à vivre sans être menacé par la violence ou la faim. Une société qui jouit du shalom n’est pas seulement une société sans conflit ouvert, mais une société où les gens vivent de façon paisible. Le shalom biblique implique la reconnaissance des droits des populations locales et la justice pour tous. (Réforme, Juillet 2025) […]
